mercredi 11 avril 2012

Motion soumise au CA du 12 avril 2012



Vendredi 6 avril dernier, nous avons déposé auprès du secrétariat de la présidence une
demande d’inscription à l’ordre du jour d’un point intitulé « lecture, discussion et vote d’une
motion relative à l’Idex ». Le texte de cette motion est joint au présent courrier. Il a été
transmis aujourd’hui aux membres du CA.

Nous avons pris cette décision après que la réunion organisée par le président Legrand le
même jour a démontré qu’il n’était pas possible d’obtenir des réponses précises aux
interrogations que soulève ce dossier.

Lors de cette réunion, nous avons repris, sans jamais être démentis sur le fond, une série
d’arguments qui, tous ensemble, convergent en montrant un risque majeur de fractionnement
de l’établissement dès la création de l’Université Sorbonne Paris Cité. Les éléments du
dossier nous ont permis, sans être démentis autrement que par des arguments d’autorité ou de
simples promesses, d’affirmer que la signature de la Convention Idex comporte pour l’Inalco
un risque majeur :
- de perte de son autonomie : disparition de son statut de Grand établissement et fusion à
terme dans l’USPC ;
- de perte de contrôle de ses équipes de recherche les mieux notées et d’une partie
significative de ses moyens ;
- de mise en cause de la cohésion entre les enseignements de langue et ceux de civilisation.

En outre, il faut rappeler que le président a engagé formellement une partie du budget de
l’Inalco pour les 4 années à venir en dépit des dispositions législatives et réglementaires.
L’engagement du président a été fait sans la moindre information du CA, en dépit des
dispositions législatives et réglementaires, et contrairement à ce qu’indiquent les documents
officiels du PRES. Nous considérons qu’il est impossible de poursuivre ce processus sans que
le CA prenne une position sur le sujet. Toute autre solution reviendrait, en l’état actuel, à
accepter de fait les choix du PRES, sans aucune garantie que nos positions ou propositions sur
notre statut futur soient entendues ni acceptées.

Il ne s’agit pas pour nous de défendre une position de repli ou d’isolement. C’est même

l’exact contraire. ; nous nous inscrivons dans une perspective dynamique d’évolution, mais
librement consentie par des instances maîtrisant le destin de l’établissement.

Nous défendons une position qui a reçu un soutien massif dans l’établissement : des motions
similaires ont été votées par plusieurs conseils de département et sont soutenues à titre
individuel par près des deux tiers de nos collègues titulaires, dont les deux équipes « A+ » et
les membres de certaines équipes Labex.

Pour préserver la possibilité d’un éventuel « rattachement » de l’Inalco à la nouvelle
« université unifiée » Sorbonne Paris Cité – rattachement dont on peut comprendre l’intérêt,
ou du moins étudier attentivement la perspective – il nous apparaît donc qu’il convient de
refuser d’être associé à toute signature d’une convention Idex qui signifierait de facto
l’impossibilité de tout rattachement ultérieur dans des conditions clarifiées, l’acceptation de
l’appartenance de l’Inalco à cette université unifiée et, par conséquent, la perte de sa
personnalité morale et de son autonomie financière.

Aussi est-ce la position que nous défendrons au cours du débat du Conseil d’administration du
12 avril, certains qu’il s’agit de la seule solution qui préserve toutes les opportunités
d’évolution de l’établissement.

Anne Bayard-Sakai
Etienne Boisserie
Pierre Jobard
Christine Lamarre
Mickael Lucken

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Motion soumise au CA  du 12 avril 2012


Le conseil d’administration de l’Inalco réuni ce jour pour débattre pour la première fois du projet Idex du PRES Sorbonne Paris Cité


A pris connaissance de la lettre d’engagement signée par le président de l’Inalco le 14 décembre 2011 sans qu’il en ait été en quoi que ce soit informé

A pris connaissance du projet « Idex » du PRES Sorbonne Paris Cité  dont la convention attributive d’aide (ci-après convention tripartite) qui sera signée entre l’Etat, l’ANR et le PRES précise qu’il en constituera l’annexe 1, « partie intégrante de la Convention » et qui aura donc valeur contractuelle

A pris connaissance de l’objectif de création d’une « université unifiée » contenue dans ce projet, objectif sur lequel il n’a jamais été amené à débattre

A pris connaissance des motions votées notamment par les départements Japon, Afrique, Europe, Chine ainsi que par le CREE et le CEJ, toutes deux équipes incluses dans le périmètre d’excellence du projet Idex ;

Affirme que
La lettre d’engagement du 14 décembre 2011 signée du président Legrand contient des engagements qui, aux termes de la loi et des règlements, relèvent des compétences du CA, et que, associée au projet Idex, elle a des implications sur la politique pédagogique, scientifique, sur les carrières des personnels. Cette lettre ne peut engager l’Inalco sans approbation des conseils compétents ;

La signature de la convention tripartite engagerait irrémédiablement l’Inalco dans un processus d’unification dont l’opportunité n’a été ni étudiée ni débattue par le CA qui n’en connaît donc aucune des conditions ;


Considère par conséquent
D’une part, que l'ensemble du processus Idex Sorbonne Paris Cité a été conduit dans des conditions d'opacité inacceptables, sans aucune information des Conseils élus ni respect de leurs compétences ;
D’autre part, que ce projet met gravement en péril, de manière immédiate, la pérennité et la cohérence des enseignements et des recherches menés dans le cadre de l'Inalco, et qu’il a par ailleurs pour objectif explicite d’aboutir à la disparition de notre établissement ;

Dès lors, seul à pouvoir en délibérer valablement, il refuse que l’Inalco ou une partie de ses personnels, de son budget de fonctionnement ou de ses équipements soient mis à la disposition de l’Idex Sorbonne Paris Cité du fait d’un engagement souscrit sans que les conseils compétents en aient été informés, aient été consultés et en aient délibéré ;
Il ne consent pas à ce que l’établissement soit engagé par la signature de la convention tripartite, étape juridiquement contraignante conduisant nécessairement à la création d’une université unifiée dont il ne connaît aucune des conditions d’organisation ;
Il demande à ses représentants au sein du PRES ainsi qu’au CA du PRES de prendre toutes les mesures permettant de respecter cette position exprimée en vertu des compétences qu’il tient de la loi et des règlements.

vendredi 6 avril 2012

Note de Fontainebleau : analyse



Le bureau du Pres Sorbonne Paris Cité s’est réuni en séminaire à la station d’écologie forestière de Fontainebleau les 15 et 16 mars 2012, pour réfléchir à la construction de l’université Sorbonne Paris Cité.
Il a rédigé un document intitulé « Note du bureau de Sorbonne Paris Cité : premières propositions d’organisation pour la construction de l’université Sorbonne Paris Cité », que nous appellerons plus simplement « Note de Fontainebleau », document « approuvé dans son ensemble par le Conseil d’administration du Pres Sorbonne Paris Cité le 28 mars 2012. » La « Note » précise que « ces propositions sont destinées à être diffusées et discutées dans les conseils élus des différents établissements».
La « Note de Fontainebleau » appelle en effet de nombreux commentaires. Nous voudrions aujourd’hui nous limiter à trois points qui nous paraissent essentiels :
-  l’inexactitude de l’affirmation préalable sur laquelle elle repose ;
-  les incertitudes sur l’avenir réservé à l’Inalco dans la future « université unifiée » ;
-  la question d’un éventuel « rattachement » de l’Inalco à cette future « université unifiée ».

mercredi 4 avril 2012

Lettre d’engagement financier : remarques du Comidex



Remarque sur les explications apportées par le président Legrand
au Comité Idex le 30 mars 2012
au sujet de la lettre d’engagement financier de l’Inalco dans l’Idex


Une « lettre d’engagement financier » a, de par son objet même, une incidence directe sur le budget d’un établissement.
Si nous avons demandé – à trois reprises depuis le 7 mars 2012 – communication de la lettre d’engagement jointe au dossier Idex, c’est parce que nous jugions indispensable de porter à la connaissance des personnels et des étudiants de l’Inalco, comme à l’ensemble des membres du CA, un document essentiel.

Qu’est-ce qu’une lettre d’engagement ? Le Règlement de l’Idex le précise sans ambiguïté dans son point 2.3 intitulé « Engagement de l’institution ou des membres du groupement constituant l’Idex » :

« Il s’agit de l’acte par lequel l’institution ou les membres du groupement constituant l’Idex s’engagent à mettre en œuvre tous les moyens nécessaires à la réalisation de l’opération aidée dans les conditions prévues par le présent règlement dont il reconnaît avoir pris connaissance et souscrire aux obligations qui en découlent en ce qui le concerne.  
Cet engagement figure obligatoirement dans le dossier d’aide[1]. » (nous soulignons)

Il ne s’agit donc en aucune manière d’un document informatif, d’une « estimation de la part de valorisation des initiatives […] dans le potentiel global de chaque établissement », comme l’écrit le président Legrand, mais bien, très littéralement, d’un « acte », d’un engagement, au sens précis du terme.

Par ailleurs, les Recommandations pour l’élaboration du dossier de soumission précisent ce que sont les ressources financières d’une Idex. Ces dernières se décomposent en trois masses : 
« Ces moyens se composent des financements sollicités au titre d’Idex, des moyens mis à disposition de l’Initiative d’excellence par les établissements du groupement porteur, et des ressources externes obtenues[2]. » (nous soulignons)

 Une Idex, en réalité et contrairement aux apparences, est presque exclusivement financée par les budgets des établissements. Le principe d’un engagement massif de ces derniers est en effet posé par les Recommandations dans les termes suivants :

« La première indication [de l’implication des partenaires] qui complète celle sur la délimitation du poids du périmètre d’excellence est celle du budget total des partenaires de l’Idex incluant les dotations récurrentes, y compris celles de masse salariale[3]. »



Par ailleurs, plus la participation des partenaires était élevée, plus une Idex avait de chances d’être sélectionnée :
« Le rapport entre la demande de subvention pour l’Idex et les apports des partenaires est une seconde mesure de l’implication des partenaires[4]. »

La lettre d’engagement financier envoyée par le président Legrand le 14 décembre 2012 n’est en aucune manière une simple annexe informant l’ANR de certaines « estimations », mais bien au contraire un document capital qui engagerait irréversiblement notre établissement à partir du moment où celui-ci signerait une convention Idex.
Cet engagement est d’autant plus contraignant qu’il doit aussi permettre, le cas échéant, de faire face à une mauvaise estimation par les établissements des « ressources externes » de l’Idex, ou encore à une défaillance de paiement de l’ANR (dont le règlement précise qu’elle « est tenue aux versements des montants de l’aide dans la limite des fonds dont elle dispose[5] »).
Comme cette lettre d’engagement financier est porteuse de conséquences extrêmement lourdes et concrètes pour l’Inalco, ses personnels et ses équipements, et qu’elle a vocation à être intégrée comme telle dans une éventuelle convention Idex tripartite entre l’ANR, l’État et l’Inalco, il importe que le CA en examine de toute urgence le contenu et l’impact, et qu’il en tire les conséquences qu’il jugera appropriées eu égard à ses compétences. 

Pour le Comité Idex Inalco, le 3 avril 2012,

Etienne Boisserie
Jean-Charles Hilaire
Pierre Jobard
Christine Lamarre
Emmanuel Lozerand

L'engagement financier de l'Inalco pour l'Idex - commentaire du président



 Paris, le 30 mars 2012 
Le Président 
à Comité Idex 
Chers collègues
En vous priant d'excuser le retard avec lequel je vous fais parvenir ce document (aggravé par un oubli de transmission à la dernière minute, vendredi 30., ,), veuiller trouver ci-joint la Lettre d'engagement financier adressée le 14 décembre 2011 à l' Agence nationale pour la Recherche. 
Je tiens à fournir une explication sur la nature des engagements et les montants figurant dans ce document. Ce document porte sur le périmètre respectif d'engagement des établissements candidats à l'Idex Sorbonne Paris Cité, calculé au prorata du poids (en termes budgétai res et en termes de masse salariale) représenté par chaque établissement. 
Il ne s'agit donc pas d'un engagement de versement de contributions ou de financements assurés et prélevés sur les ressources des établissement, mais d'une estimation de la part de valorisation des initiatives liées aux Investissements d'avenir entrant à l'Idex dans le potentiel global de chaque établissement. Ceci agrège donc également aux initiatives Idex proprement dites les Labex et Equipex retenus dont les établissements seraient porteurs ou auxquels ils seraient associés. 
Le détail des modalités de calcul ayant présidé à l'établissement de ces montants a étéle suivant : En résumé, la contribution des différents établissement a été partagée suivant la clef suivante: poids 1 pour IPGP, INALCO, EHESP, poids 2 pour ScPo et P3, poids 3 pour P13, P5, P7. La projection temporelle a été, sur le même mode hypothétique, établie à 1/3 la première année, 2/3 la deuxième et 1 les années 3 et 4. Mais il est évident qu'il ne s' agit en rien d'un modèle à considérer comme repris automatiquement, comme fermé ou décisionnel, les éléments budgétaire faisant justement l'objet d'un réajustement dans les débats des instances de chaque établissement, 
Très cordialement

Jacques Legrand

Engagement financier (14-12-2011)



 Paris, le 14/12/2011 
Agence nationale de la recherche 212, rue de Bercy 75012 PARIS 
Je, soussigné, Jacques Legrand, Président de l'Institut national des langues et civilisations orientales déclare apporter par la présente mon soutien plein et entier au projet d'Initiative d'Excellence « Université Sorbonne Paris Cité », déposé le 8 décembre 2011 à l'Agence Nationale de la Recherche, par le Pôle de Recherche et d'Enseignement Supérieur Sorbonne Paris Cité. Un exemplaire signé de ce projet est joint au présent courrier. 
La contribution financière de mon établissement s'éléve à 6.370 M€ sur quatre ans, soit 0.760M€ en 2012,1.400 M€ en 2013, 2.100 M€ en 2014 et 2015. Celle-ci se décompose en 
3.185 M€ de ressources humaines (incluant le personnel permanent), 1.900 M€ d'équipement et 1.285 M€ de fonctionnement. 
Jacques Legrand Président